La décennie des années 80 s’avère cruciale pour l’univers de l’automobile, caractérisée par des avancées technologiques majeures et une révolution dans les méthodes de fabrication. Parmi les acteurs ayant profondément marqué cette période, Volkswagen se distingue par sa gamme de véhicules emblématiques. De la solide Santana à la dynamique Corrado, en passant par les très appréciées Golf II et Caddy, ces véhicules ont inscrit une empreinte indélébile dans le récit de l’histoire automobile.
Volkswagen Santana : Une équilibre entre élégance et fiabilité
La Volkswagen Santana fait son entrée sur le marché en 1981, offrant un mélange unique d’élégance et de fiabilité. Son design intemporel, caractérisé par des lignes épurées qui résistent à l’épreuve du temps, a rapidement hissé la Santana au rang de choix incontournable pour les amateurs de berlines spacieuses et confortables. La Santana se positionne stratégiquement dans la gamme Volkswagen, visant une clientèle exigeante qui recherche une expérience automobile supérieure à celle offerte par la Passat.
Dès son lancement, Volkswagen a clairement exprimé son intention : la Santana devait être « plus grande et plus élégante » que tout ce qui avait précédé, une véritable incarnation de la « grande berline de tourisme classique » que la marque n’avait jamais proposée auparavant. Cette volonté de marquer sa place dans la gamme se reflète dans les détails de conception, à commencer par l’emblématique nom « Santana, » inspiré des vents puissants de Santa Ana en Californie, un nom qui évoque à la fois la force et l’élégance.
Sur le plan technique, la Santana repose sur la plateforme de la VW Passat B2, une base solide qui a été habilement transformée en une berline à quatre portes avec un grand coffre. Pour se différencier clairement de la Passat, Volkswagen a peaufiné l’apparence de la Santana avec une calandre redessinée, des clignotants dotés de verres blancs et des ornements chromés soigneusement placés, soulignant ainsi son positionnement haut de gamme. L’intérieur de la Santana ne déçoit pas, avec une qualité de finition impeccable qui confirme son statut de berline de choix.
La gamme de moteurs proposée au lancement de la Santana illustre également son ambition. Des options variées sont mises à disposition, répondant aux besoins des conducteurs en matière de performances et d’efficacité énergétique. Les motorisations incluent un quatre cylindres à essence de 1,6 litre disponible en deux puissances (75 ch ou 85 ch), un cinq cylindres à essence de 1,9 litre puissant (115 ch), un moteur diesel de 1,6 litre (54 ch) ainsi qu’une version turbodiesel (70 ch). Notons que le moteur de 1,6 litre est même disponible en option avec l’équipement de Formule E, incorporant un système stop-start pour réduire la consommation de carburant.
La Santana a rapidement dominé les choix mondiaux grâce à son savant mélange de performances et de sophistication, gravant ainsi une empreinte impérissable dans l’histoire automobile des années 80, symbolisant l’excellence et l’innovation grâce à son positionnement audacieux au sein de la gamme Volkswagen.
Volkswagen Caddy : L’utilitaire polyvalent
Lancé en 1982, le Volkswagen Caddy chamboule véritablement le marché des véhicules utilitaires compacts. Construit sur la base de la Golf I, ce modèle offre une alliance sans pareille entre polyvalence et efficacité, trouvant un écho particulier auprès des entreprises à la recherche d’une solution de transport pratique et économique. Sa réussite repose sur son agilité urbaine incontestable et sa capacité à transporter des charges avec une aisance déconcertante.
L’histoire du Caddy commence de manière intéressante avec un essai réussi aux États-Unis sous le nom de « Rabbit ». Fabriqué à l’usine Volkswagen de Westmoreland, ce modèle a été lancé en 1979 et a déjà démontré sa capacité à satisfaire les besoins pratiques des conducteurs américains. Inspirée par ce succès transcontinental, Volkswagen a pris la décision judicieuse de l’introduire en Europe sous le nom de « Caddy ». Des modifications mineures ont été apportées à son apparence, notamment une légère retouche de l’avant pour harmoniser le design avec celui de la Golf I. Le Caddy est fabriqué à l’usine automobile de Sarajevo (Tvornica Automobila Sarajevo/TAS) en ex-Yougoslavie.
Le Rabbit américain et le Caddy européen partagent essentiellement les traits de la Golf I. Cependant il y a quelques différences entre les deux modèles : le Caddy gagne 0,55 mètre en longueur pour bénéficier d’une plus grande surface de chargement, tandis que l’empattement s’étire jusqu’à 2,62 mètres. La zone de chargement mesure quant à elle 1,83 mètre de long sur 1,30 mètre de large.
Le Caddy se décline en plusieurs variantes de carrosserie, incluant la version pick-up ouverte, la version avec une carrosserie en bâche (offrant un volume de 2,95 mètres cubes) et celle avec un toit rigide en plastique renforcé de PRV (volume de 2,65 mètres cubes). De nombreuses options de superstructures sont disponibles, allant de la cabine de vie aux conteneurs pour déchets compactés.
Avec une charge utile élevée de 625 kilogrammes, une nouvelle conception de l’essieu arrière devient nécessaire : les ressorts hélicoïdaux laissent place à des ressorts à lames longitudinaux, et les amortisseurs sont disposés de manière asymétrique pour répondre à ce besoin.
Sous le capot, le Caddy propose trois moteurs empruntés à la gamme Golf : pour ceux qui privilégient l’économie, le moteur diesel de 1,6 litre générant 40 kW (54 ch) est une option pertinente. Pour une harmonie entre poids et puissance (le poids à vide n’étant que de 1 000 kilogrammes), le moteur essence 1,6 litre de 55 kW (75 ch) est un choix vivace, tandis que le moteur essence de 1,8 litre délivrant 70 kW (95 ch) apporte une puissance remarquable au modèle.
La production du Caddy I à Sarajevo s’arrête en 1992 au début de la guerre en Yougoslavie cependant la production continue en Afrique du Sud jusqu’en 2006. Le Volkswagen Caddy représente bien plus qu’un simple véhicule utilitaire, il incarne l’esprit pragmatique et fonctionnel de ceux qui ont besoin d’un compagnon fiable pour transporter leurs charges.
Volkswagen Golf II : L’évolution d’un classique
En août 1983, la deuxième génération de la légendaire Volkswagen Golf fait une entrée très attendue, suscitant l’enthousiasme des clients et des médias. La Golf II a vu le jour grâce à une analyse minutieuse de son prédécesseur, ce qui s’est traduit par une carrosserie agrandie, des améliorations de confort et des rationalisations dans l’atelier de carrosserie, le tout dans le but d’accroître l’efficacité de la production.
L’extérieur de la Golf II séduit par son design épuré, entièrement conçu à Wolfsburg. La sobriété qui caractérise la Golf One est désormais compensée par une voiture nettement plus polyvalente. Les feux arrière compacts et haut-perchés sont des nouveautés de conception qui laissent leur empreinte sur les générations futures de modèles. La nouvelle VW Golf offre considérablement plus d’espace : elle est désormais allongée de 17 centimètres et élargie de 5,5 centimètres, avec un empattement augmenté de 7,5 centimètres. Cette expansion en volume, couplée à un réservoir plus spacieux (55 litres), alourdit la Golf II d’environ 95 kilogrammes.
Dans les années 80 le processus de fabrication s’automatise et la Golf II est la première Volkswagen à avoir sa production entièrement automatisée. Elle est proposée avec différentes lignes d’équipement : C, CL et GL, et la Golf II GTI fait son apparition six mois après le lancement initial.
En 1985, la deuxième génération du CitySTROMer fait son entrée dans la gamme des Golf II. Basée sur la Golf II CL, cette voiture électrique innovante est homologuée pour trois places seulement. En utilisant en grande partie la technologie éprouvée de son prédécesseur, la Golf II électrique développe 31 ch. Son câble de charge se cache derrière un petit volet intégré à la grille du radiateur. La Golf II CitySTROMER est produite dans une série limitée à 70 exemplaires. Elle est principalement réservée à des entreprises d’énergie pour des tests. À terme, l’entreprise qui teste ce modèle à la possibilité de revendre les voitures à des acheteurs privés. En 1987, c’est une Golf II hybride électrique qui est présentée. Elle dispose d’un moteur Diesel à convertisseur catalytique de 1,6 litre, relié sur un arbre au moteur asynchrone de 7 kW et à une transmission manuelle à cinq vitesses. Elle consomme près de deux tiers en moins de Gasoil soit 2,5 litres de diesel aux 100 kilomètres de distance parcourue et 16,3 kilowattheures supplémentaires d’énergie électrique. Ces voitures témoignent que la mobilité électrique chez Volkswagen est étudiée depuis plusieurs années.
À la fin des années 80, Volkswagen sort des séries spéciales de la Golf. Pour le monde du rallye, Volkswagen mise sur une transmission intégrale nommée Golf Syncro. En mars 1989, la Rallye Golf G60 prend d’assaut les salles d’exposition. Avec ses ailes élargies, ses phares rectangulaires, ses jupes latérales et ses pare-chocs spéciaux, ce modèle d’homologation pour le sport automobile se démarque indéniablement de l’extérieur.
À travers l’étude du salon « Montana », Volkswagen sonde l’intérêt de la clientèle pour une Golf tout-terrain. Cette version surélevée à quatre portes et à traction intégrale a été accueillie avec succès, et elle entre en production en série sous le nom de Golf Country en avril 1990. Une nouvelle preuve que la Golf II, avec ses multiples itérations, continue d’évoluer pour répondre aux besoins variés de ses fidèles conducteurs.
Volkswagen Corrado : La sportive élégante
Dans l’univers automobile, l’évolution constante et l’innovation sont des éléments clés pour maintenir la pertinence d’une marque. Le Volkswagen Corrado, lancé initialement pour succéder au Scirocco II (Scirocco III), incarne cette quête de perfection. En partant de la base technique de la Golf II, le Corrado est soigneusement amélioré pour dépasser les frontières de sa propre catégorie.
En 1984, le destin du Corrado prend forme avec la décision de continuer la production du Scirocco II tout en positionnant le modèle désormais baptisé Corrado à un niveau supérieur, avec un moteur correspondant. Le Corrado, conçu pour s’inscrire dans les pas du Scirocco III, dévoile une transformation technique et esthétique qui le fait dépasser le statut de simple successeur.
C’est à l‘automne 1988 que le tout nouveau Corrado fait son entrée sur la scène automobile. En rompant avec la ligne esthétique du Scirocco II, il se dévoile comme un coupé compact au design marqué (longueur : 4 048 millimètres). Doté d’une forme dynamique, il rend hommage à certains détails du Scirocco I. La production est confiée à Karmann, qui avait déjà produit d’autres modèles emblématiques de la marque.
Avec ses places pour 2+2 passagers, le coupé présente une grande porte arrière et un espace de coffre de 300 litres, offrant une utilité au quotidien. L’une de ses particularités est l’aileron arrière qui se déploie automatiquement (en Allemagne à partir de 120 km/h), améliorant la tenue de route à haute vitesse, évoquant l’aileron arrière de la Porsche Carrera 964 qui, quant à lui, se déploie dès 80 km/h.
Au lancement du modèle en Allemagne, le Corrado est équipé d’un moteur à quatre cylindres avec des bielles longues et huit soupapes, d’une cylindrée de 1 781 centimètres cubes, offrant une performance solide. Le moteur est animé par un compresseur G-Lader innovant, insufflant une puissance généreuse au modèle. Notons que le Corrado demeure un véhicule à traction avant tout au long de sa production.
Le Volkswagen Corrado, fruit d’une évolution technique minutieuse et d’une quête d’innovation constante, s’est imposé comme un coupé au charme intemporel. Son positionnement élevé et sa recherche de performance ont captivé les amateurs de conduite, devenant un modèle emblématique dans l’histoire des Youngtimers. Sa production prend fin le 6 juillet 1995 avec au total 98 000 exemplaires fabriqués.
Dans les années 80, Volkswagen continue à illuminer les routes avec ses icônes automobiles comme la Golf II ou encore le Caddy qui démontre sa polyvalence, le Corrado captive les amateurs de coupé sportif et le Santana est un gage de confort et de luxe abordable. L’avenir de Volkswagen dans les années 90 est tout autant prometteur avec l’expansion de sa gamme. La Golf III continue la succès story de sa lignée tandis que la New Beetle apporte une touche de nostalgie et de modernité chez les passionnées de Coccinelle.
Crédit photos : Volkswagen Classic
Focus sur l’automobile dans les années 80
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