La Peugeot 405, un talent fou ! 

La Peugeot 405 fait son entrée remarquée sur la scène automobile en juin 1987 avec le début des ventes prévus le mois suivant en France. L’aboutissement d’un projet entamé en octobre 1982, nommé D60, visant à donner un nouveau souffle à la gamme de véhicules de la marque au lion, est enfin concrétisé. Cette initiative se veut être une réponse audacieuse pour relancer la marque sur le marché concurrentiel.

Le cœur de la Peugeot 405 réside dans son moteur révolutionnaire XU, une innovation destinée à propulser non seulement ce modèle, mais également tous les futurs modèles de la marque.

Fruit de cinq millions d’heures de travail acharné et de l’élaboration de 75 prototypes, la Peugeot 405 émerge après avoir parcouru un million de kilomètres lors d’essais rigoureux. Cette nouveauté est lancée sur le segment M2, positionnant la voiture dans la catégorie « moyenne supérieure ». L’objectif est clair : surpasser la concurrence en offrant une expérience de conduite technique, esthétique, confortable, sécurisée et agréable.

Peugeot aspire à conquérir non seulement le marché français, mais également les marchés mondiaux avec la 405. En se concentrant sur les critères essentiels du segment M2, tels que l’esthétique distinctive, la modernité et le plaisir de conduite, Peugeot vise à incarner l’essence même de cette catégorie. La Peugeot 405 se dresse ainsi en ambassadrice de l’innovation et de la performance, prête à redéfinir les normes de son segment.

La puissance sous le capot : décryptage des motorisations proposées par la Peugeot 405

La gamme révolutionnaire de la Peugeot 405 ne cesse de surprendre avec son éventail impressionnant de moteurs, conçus pour satisfaire les besoins d’une clientèle variée, allant de 65 à 160 ch DIN. Dès le premier coup d’œil sous le capot, une symphonie de performances s’annonce.

Le moteur pionnier, une création inédite de 1360 cm3 de type TU3, délivre une puissance de 65 ch DIN. Constitué d’un ensemble de quatre cylindres en ligne en alliage léger, un vilebrequin à 5 paliers, et des chemises humides et amovibles, ce groupe motopropulseur incarne une fusion impressionnante de solidité et d’efficacité. Grâce à sa conception novatrice, comprenant des arbres à cames en tête entraînés par une courroie crantée, il ne fait aucun compromis entre performances, souplesse et économie. Le tout est harmonieusement associé à une boîte de vitesses manuelle de Type A, nécessitant un entretien minimal grâce à sa lubrification à vie.

Montant d’un cran dans la hiérarchie, le moteur de 1580 cm3, propulsant 92 ch DIN, répondant au nom de code XU52C, émerge. Hérité du XU51C présent dans les modèles 309 GR et SR, il se dote d’un carburateur double corps. Ce moteur subit des améliorations significatives pour offrir un couple renforcé à bas régime ainsi qu’une puissance constante à tous les niveaux de régime. Cette transformation s’opère par l’augmentation du diamètre des soupapes, des modifications dans le diagramme de distribution et des ajustements dans les chambres de combustion. Lié à une boîte de vitesses de Type BE1, cette mécanique trône également au cœur des autres moteurs de la famille XU.

Poursuivant l’ascension dans la gamme, le moteur de 1905 cm3 fait son entrée en scène, rugissant avec une puissance de 110 ch DIN. Hérité du moteur de la 309 GT, il se pare d’un carburateur double corps compact, promettant une expérience de conduite souple et polyvalente.

Le dernier moteur proposé pour la 405 est le type XU9J2, découlant du bloc de 1905 cm3. Bénéficiant de l’injection essence BOSCH L3.1, ce moteur parvient à libérer toute sa puissance, atteignant les 125 ch DIN. Une innovation qui confère à la 405 une performance à la hauteur de sa classe premium.

À travers ces motorisations variées, la Peugeot 405 affiche clairement sa détermination à dominer les routes en offrant une combinaison parfaite de puissance, d’efficacité et d’élégance.

Peugeot 405 : Un confort pensé pour le conducteur moderne

Au cœur de la Peugeot 405, c’est l’automobiliste qui est au centre de toutes les attentions. La conception de son habitacle est une fusion soignée entre style novateur et fonctionnalités sécuritaires, répondant aux normes de sécurité tout en garantissant une expérience de conduite agréable.

La planche de bord arbore un design repensé, non seulement esthétique, mais également structuré pour répondre aux exigences de sécurité et de régulation de température. Le confort des passagers est chéri avec une sellerie à la fois esthétique et moelleuse, habillée de mousses d’assises de haute densité, tant pour les sièges avant que la banquette arrière. Pour les amateurs de luxe, les modèles 405 SR, SRi et Mi16 proposent en option des sièges en cuir, un choix d’élégance et de raffinement.

L’ergonomie se révèle dans les détails : les sièges ajustables offrent des options telles qu’un dossier inclinable adaptable aux contours latéraux pour une conduite sportive, un réglage lombaire et de la hauteur d’assise, offrant à chaque conducteur sa position idéale pour un voyage confortable. Les ceintures de sécurité sont de nouvelle génération, avec des réglages en hauteur, réduisant les frottements de l’enrouleur et du renvoi de sangle, et solidement fixées aux sièges, s’adaptant ainsi à toutes les morphologies.

L’habitacle est climatisé, de série dans le modèle 405 Mi16 et en option pour le SR 1.9, ajustant la température ambiante selon les préférences. De plus, tous les modèles de la gamme bénéficient de la fonction de recyclage d’air, garantissant un air intérieur frais en toutes circonstances. Les buses de dégivrage latérales, judicieusement placées dans les panneaux de porte, viennent parfaire le confort en facilitant la dégivrage rapide.

Chaque élément de la Peugeot 405 est pensé pour une fonctionnalité optimale : portes à la fermeture feutrée, commandes de lève-vitres électriques ingénieusement disposées dans les accoudoirs spacieux. Haut-parleurs intégrés et compartiments de rangement ajoutent à la praticité de l’ensemble.

Les solutions astucieuses foisonnent, telles qu’une trappe discrète dans l’accoudoir arrière pour des objets longs ou pour aérer le compagnon à quatre pattes. Un lecteur de carte orientable facilite la navigation nocturne. Des poignées de maintien permettent aux passagers de se raccrocher en conduite dynamique. Une alarme sonore veille à éteindre les phares restés allumés.

De la télécommande pour les portes à l’éclairage du plafonnier qui s’active avant même que le conducteur entre, la Peugeot 405 redéfinit le confort pour son époque. Une preuve éclatante que la fonctionnalité et le raffinement peuvent cohabiter harmonieusement dans une berline conçue pour répondre aux besoins du conducteur moderne.

De la Peugeot 405 familiale à la 405 sportive 

Avec un lancement fracassant sur le marché et une pluie de succès et de reconnaissances internationales (dont le Volant d’Or en Allemagne en 1987 et le titre de Voiture de l’Année en 1988), la 405 fait une entrée retentissante. Cette berline emblématique de chez Peugeot, arborant des lignes élégantes et contemporaines, fait sensation dès les premiers jours.En 1987, la 405 est présentée dans une version sportive.

Depuis son dévoilement, la gamme de la 405 ne cesse de croître et d’évoluer à un rythme effréné. Les mois défilent et apportent leur lot de nouveautés : de la version Break pratique à celle dotée d’une transmission automatique, en passant par des motorisations revues et une traction intégrale baptisée sobrement X4. Deux différentiels épicycloïdaux et un différentiel Torsen à l’arrière forment le cœur de cette mécanique. Et puis, l’année 1987 voit également l’éclosion de la version sportive tant attendue : la Mi16. Un nom qui résonne encore dans l’esprit de nombreux passionnés. Mi16, c’est le mariage subtil entre « multipoint injection » et les 16 soupapes du moteur de 1.9 litre de la série XU9. Sous le capot, cette machine délivre 160 chevaux, poussant jusqu’à 7 000 tours/minute. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une vitesse de pointe de 220 km/h et un sprint de 0 à 100 en à peine 8 secondes.

Puis, en juillet 1989, le cap symbolique du millionième exemplaire de la 405 sort des chaînes de production, à peine deux ans après le lancement commercial. Une nouvelle édition pointe le bout de son nez pour l’année 1990. Au programme : des mises à jour esthétiques, dont des jantes en alliage de 15 pouces et le système de freinage ABR (ABS) en équipement standard.

L’aura sportive de la 405 se renforce encore en 1991 et 1992 avec la naissance de deux versions spéciales baptisées « Le Mans », en référence au triomphe de la marque aux 24 Heures du Mans. Une version est réservée au marché suisse tandis que l’autre, produite en série ultra-limitée (150 exemplaires numérotés), arbore une livrée « rouge luciféro » avec un intérieur en cuir et alcantara, destinée uniquement aux passionnés français et du nord de l’Europe.

L’année 1992 signe une évolution mécanique majeure. Le moteur 1.9 litre laisse place à un 2 litres, mais avec une puissance réduite à 152 chevaux, en raison de l’adoption obligatoire du catalyseur à partir du 1er janvier 1993. Et comme pour marquer ce tournant, naît la version T16, suralimentée et créditée de 220 chevaux, déployant une vitesse maximale de 235 km/h. Un modèle pour les vrais amateurs de sensations fortes.

La 405 Mi16 n’a pas pour but d’être une compétitrice directe, mais plutôt de rivaliser avec les berlines européennes les plus puissantes, sans sacrifier la polyvalence d’une voiture conçue pour la route. Toutefois, la réalité est que grâce à ses performances de pointe et à son ingénierie raffinée, la 405 s’impose rapidement dans les compétitions internationales. Dès 1988, elle endosse le rôle de voiture officielle de Peugeot Sport, succédant ainsi à la légendaire 205 T16. Et ce n’est pas tout. La 405 se distingue également sur les terrains les plus exigeants, comme le redoutable Pikes Peak, où elle établit sa réputation avec brio. Les rallyes-raids ne sont pas en reste, avec des victoires éclatantes au Paris-Dakar en 1989 et 1990.

Finalement, en 1995, après une production fructueuse de près de huit ans et une popularité remarquable avec près de 2,5 millions d’unités vendues, la production de la 405 Mi16 tire sa révérence. Un chapitre se referme, mais l’héritage de cette berline emblématique perdure, témoignant de l’audace et de la performance à la française.

La Peugeot 405 T16, quand l’excellence technologique devient une légende sur route

L’année 1993 voit la naissance de la légendaire Peugeot 405 T16, dont l’aura est directement héritée de la victorieuse Peugeot 405 Turbo 16 qui a triomphé au Paris Dakar en 1989 et 1990, ainsi qu’à la course de côte de Pikes Peak en 1988 et 1989. Un nom porteur de succès qui promet une expérience au sommet de l’adrénaline.

La Peugeot 405 T16 s’impose comme une mécanique à la pointe de la technologie de son époque, ciblant les conducteurs en quête de performances dignes d’une voiture de sport, tout en conservant les atouts d’une berline familiale. Arborant un moteur 4 cylindres de 2 litres suralimenté par un turbocompresseur Garrett, elle déploie une puissance de 196 ch. Pour les audacieux, un surcroît de puissance est à portée de main grâce à l’overboost, propulsant la cavalerie à 220 ch. Les performances de cette bête sous le capot se traduisent par une vitesse de pointe de 235 km/h et un sprint de 0 à 100 km/h en à peine 7 secondes.

L’ADN sportif de la 405 T16 est également imprimé dans son système de traction intégrale permanente, renforcé par un viscocoupleur intelligent. Celui-ci orchestre le glissement et assure une distribution optimale du couple, avec une répartition de 53% vers l’avant et de 47% vers l’arrière. Un ballet mécanique orchestré pour maximiser le contrôle et la stabilité.

L’esthétique extérieure de la Peugeot 405 T16 revêt une élégance sobre, évitant les excès ostentatoires. À l’inverse de la Peugeot 205 T16, elle conserve des proportions plus épurées. Néanmoins, la sportivité est toujours présente avec des jantes en alliage léger de 16 pouces à cinq rayons et un système de nettoyage de phares, éléments de série.

L’âme de la Peugeot 405 T16 se nourrit également de la version Mi16, en incorporant des éléments tels que les bas de caisse, les boucliers avant et arrière, ainsi qu’un aileron redessiné pour une aérodynamique accrue. Sur la scène arrière, le lettrage T16 s’associe fièrement au nom du modèle.

Célébrant l’exclusivité, la Peugeot 405 T16 est une rareté, produite à seulement 1046 exemplaires. Elle incarne un sommet technologique pour son époque, captivant les passionnés qui ont eu la chance de la piloter. Un hommage à l’héritage de la compétition qui redéfinit les limites de la performance au volant d’une berline familiale.

La Peugeot 405 à travers les continents et le XXIe siècle

En juillet 1995, un vent de changement souffle chez Peugeot. Les 405 STI, STDT, Mi 16 et T16 tirent leur révérence, laissant place à une nouvelle ère. Le mois de septembre qui suit est marqué par un événement majeur : le dévoilement tant attendu de la 406. Cette nouvelle voiture précipite peu à peu la mise en retrait des autres modèles de 405, dont la production arrive à son terme en France dès avril 1996.

Pendant que les regards sont tournés vers la Peugeot 406, les 405 breaks conservent leur position dans le catalogue, assurant une continuité à la gamme. C’est seulement avec l’avènement de la 406 break que le rideau tombe sur la 405 break. Leur production en France connaît un arrêt définitif en novembre 1996, marquant ainsi la conclusion de la carrière commerciale de la fameuse 405 sur le marché européen.

Cependant, l’histoire de la 405 ne s’achève pas là. Elle trouve de nouveaux horizons dans d’autres contrées. En Égypte, elle est déjà en cours de production, tout comme en Argentine, où sa fabrication perdurera jusqu’à l’an 2001. Loin des yeux européens, l’Iran prend le relais, offrant un second souffle à cette icône. En 2002, l’Iran la pare d’un nouveau style et la rebaptise en 2010 en 405 Persian, amorçant ainsi une nouvelle phase. Au fil des ans, les rues iraniennes continuent de résonner au rythme de la 405, témoignant de son indéfectible popularité. 

Un total impressionnant de 5 037 125 unités ont été produites jusqu’à l’année 2017. Une trajectoire hors du commun, marquée par des évolutions et des réincarnations successives, fait de la 405 un modèle qui a su défier le temps et les frontières.

Crédit photos : Peugeot, Vintage Road Trip

lire la suite l’automobile dans les années 80 épisode 7

Focus sur l’automobile dans les années 80